03/30/2020

Le Conseil de fondation a décidé de modifier les huit principes d’Ethos pour l’investissement responsable afin d’exclure formellement de l’univers d’investissement toutes les entreprises réalisant plus de 5% de leur chiffre d’affaires dans le gaz et le pétrole d’origine non conventionnelle. Les sociétés qui participent au transport de ces énergies par oléoducs et gazoducs sont également exclues. Cette décision n’aura pas d’impact sur les fonds Ethos. Les sociétés concernées ne pouvaient déjà pas figurer au sein des fonds Ethos en raison de controverses et d’évaluations ESG insuffisantes.

La prise en compte du changement climatique fait partie intégrante de la politique d’investissement d’Ethos. Outre ses évaluations ESG traditionnelles, Ethos a mis en place un rating carbone qui permet d’investir en priorité dans les sociétés qui émettent le moins de CO2 ou qui ont mis en place des stratégies crédibles pour réduire leurs émissions. Les sociétés qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d’affaires dans le secteur du charbon ont, quant à elles, été formellement exclues de l’univers d’investissement en 2017. Enfin, Ethos publie depuis 2014 l’empreinte carbone de l’ensemble de ses fonds actions, entre 20% et 80% inférieure à celle de leurs indices de références.

Modifications des critères d’exclusion

Le Conseil de fondation a cependant souhaité préciser et affiner la politique d’investissement d’Ethos en excluant formellement toutes les sociétés qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d’affaires dans le gaz et le pétrole d’origine non conventionnelle (sables bitumineux, pétrole et gaz de schiste, forages arctiques). Les sociétés qui participent au transport de ces énergies sont également exclues. En tout, une quarantaine de sociétés du MSCI World sont concernées, dont Noble Energy, ConocoPhillips ou Suncor Energy, soit environ 1% de l’indice en terme de capitalisation.

Cette décision n’a toutefois pas d’impact sur la composition des fonds Ethos étant donné que les sociétés concernées en étaient déjà exclues en raison de controverses majeures liées à leurs activités ou d’une évaluation ESG insuffisante. « Cette décision permet cependant de formaliser ces exclusions et d’envoyer un signal clair aux investisseurs et à la société civile », explique Vincent Kaufmann, le directeur d’Ethos.

Risque environnemental et financier du secteur

La combustion des énergies fossiles est une source anthropique prépondérante d’émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique. La ratification de l’accord de Paris en 2015, qui vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C par rapport à la période préindustrielle, implique qu’une grande partie des réserves actuelles d’énergie fossiles ne pourra pas être exploitée.

Par conséquent, en plus d’avoir un impact écologique largement supérieur à la moyenne, les sociétés actives dans les énergies fossiles non conventionnelles représentent un risque économique et financier accru du fait qu’elles pourraient voir leurs actifs être bloqués à l’avenir (« stranded assets »).

Décarboner l’économie réel par le dialogue actionnarial

Conscient que la « décarbonisation » de l’économie nécessite une période de transition, Ethos continuera de privilégier un dialogue actionnarial avec les sociétés qui ne sont pas directement concernées par ces exclusions et qui mettent en place des stratégies crédibles de réduction de leur impact environnemental. Cet équilibre entre exclusions et dialogue actionnarial porte en effet ses fruits, comme le montre l’exemple de l’initiative internationale « Climate Action 100 + ».

Cette initiative mondiale, qui regroupe plus de 450 investisseurs institutionnels dont Ethos et les membres de son programme EEP International, enjoint les 161 entreprises qui émettent le plus de gaz à effet de serre dans le monde à restreindre leurs émissions. En décembre 2019, Repsol, l’une des sociétés visées par l’initiative, a été le premier groupe pétrolier à annoncer la mise en place d’un plan stratégique pour parvenir à une neutralité carbone d’ici 2050. Cela a donné lieu à des dépréciations d’actifs, principalement en Amérique du Nord, pour près de 5 milliards d’euros.

Pour mesurer le progrès des sociétés et leur volonté de mettre en oeuvre une transition énergétique crédible, Ethos va également faire évoluer son rating carbone actuel pour mettre en place un rating « Energy Transition ». Cette évaluation de la transition énergétique mettra un accent plus prononcé qu’actuellement sur la stratégie des entreprises en matière de changement climatique et les mesures mises en place pour réduire leurs émissions de CO2.

Mise à disposition des listes d’exclusions

Pour que les membres d’Ethos puissent définir leurs propres critères d’exclusions, la plateforme client d’Ethos mettra à leur disposition les informations sur les sociétés concernées par ces nouvelles exclusions et leurs seuils d’implication exprimés en pourcentage du chiffre d’affaires. L’accès à ces listes est réservé aux membres des pools d’engagement (EEP Suisse et EEP International).

Critères d'exclusion

Les huit principes d'Ethos

 

 

 

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